Agroalimentaire : les recrutements repartent à la hausse
L’agroalimentaire n’a certes pas été totalement épargné par la crise. Toutefois, les professionnels du secteur restent optimistes. Ils prévoient en effet une année 2011 favorable au recrutement.
« L’emploi a été impacté par la crise, même si en comparaison avec l’industrie automobile, la filière agroalimentaire a été relativement préservée », remarque Catherine Brillouet, qui dirige le cabinet de recrutement Kervanec. Maryvonne Labeille, du cabinet de recrutement Labeille Conseil, constate que « l’année 2010 a été beaucoup plus positive que 2009 en termes d’emploi ». En outre, les entreprises commencent déjà à remplacer les départs : 5 500 et 6 700 départs par an. « Il y a beaucoup de départs en retraite au niveau des postes d’encadrement notamment », prévient Olivier Gloker, délégué régional Ile-de-France de l'Apecita, association spécialisée dans l'emploi et le recrutement dans l’agriculture, l’agroalimentaire et l’environnement. Des postes sont à pourvoir. D’autant plus qu’« on estime à 17 000 le nombre d’emplois qui seraient non pourvus dans les 5 ans à venir. Une difficulté de recrutement liée, en grande partie, à un déficit d’image dont souffre le secteur et à une méconnaissance de ses métiers », indique Ludovic Brulefert, directeur des affaires sociales à l’Ania (Association nationale des industries alimentaires).
Les profils recherchés en 2011
« Avec l’évolution des réglementations, des besoins seront de plus en plus importants dans les domaines de la qualité/traçabilité, note Ludovic Brulefert. La production, le conditionnement/logistique, les achats recherchent également des profils de tous niveaux. L’agroalimentaire est marqué par une forte concurrence. Pour rester compétitives, toutes les entreprises ont besoin de compétences en innovation, R&D pour proposer de nouveaux produits aux consommateurs ». Du côté de la production, « on recherche particulièrement des conducteurs de ligne, des opérateurs et notamment spécialisés dans les industries de main-d’œuvre (viande, plats cuisinés, légumes). Les profils CAP au Bac +2 seront les plus courtisés pour ces postes », explique Olivier Gloker. Les entreprises ont évidemment besoin d’une force de frappe commerciale pour vendre le fruit de leurs innovations. « Dans la vente, on recrute dans les domaines du BtoC, du BtoB (technico-commerciaux), de la vente de matériels et équipements ou encore dans l’import/export, précise Olivier Gloker. Enfin, des besoins se font sentir dans le domaine de la maintenance. Les jeunes diplômés CAP, BEP, Bac pro, BTS électrotechnique, maintenance industrielle ont toutes leurs chances. Même si le BEP a disparu, il faut savoir que le diplôme reste reconnu par la profession ».
Des entreprises qui recrutent
Danone ouvre 90 postes de chefs de marché cette année, aux jeunes diplômés Bac +2 à Bac +5 (écoles de commerce, universités et ingénieurs). British American Tobacco propose une dizaine d’emplois pour ses fonctions siège (marketing, finance, juridique, logistique, ressources humaines, manager des ventes, chef de secteur) ainsi que 10 à 15 stages et contrats en alternance. JT International qui commercialise des produits du tabac, recrute 20 délégués commerciaux. Coca-Cola Entreprise recrute des attachés ou délégués commerciaux et des chefs de secteur cette année. Nestlé accueille chaque année environ 300 stagiaires Bac +4/5 sur l'ensemble de ses métiers.
Valoriser ses expériences professionnelles
Sachez que les entreprises accordent une grande importance à l’expérience. « Plus que les diplômes, les expériences professionnelles sont des sésames pour accéder à l'emploi. Les entreprises du secteur - 90 % de PME ou TPE - recherchent avant tout des candidats opérationnels et polyvalents », signale Olivier Gloker. Mettez donc en valeur vos stages ou missions effectuées. Enfin, l’anglais sera un indispensable dans les entreprises internationales.
Rachida Soussi et Agnès Wojciechowicz