L'AGROBLOG

Journal du mercredi 25 avril 2012

(62) DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE - Alors qu'une troisième phase de développement est envisagée sur la zone arrageoise Artoipole, les entreprises y poursuivent leur développement

Les zones arrageoises Artoipole I et II accueillent aujourd'hui 57 entreprises représentant 2.330 salariés. "Nous commençons à réfléchir à Artoipole III. Nous pourrions aménager l'espace entre l'usine Häagen Dazs et Artoipole I", confie Philippe Rapeneau, président de la Communauté urbaine d'Arras. En attendant, de nouveaux projets sont en cours sur les terrains existants.

 

• Spécialisée depuis une trentaine d'années dans la conception de solutions d'emballages isothermes et réfrigérants, notamment pour les laboratoires pharmaceutiques, la société arrageoise Sofrigam (CA : 16M€ ; 44 salariés) investit 2M€ afin de se doter d'un entrepôt de 3.000m².

• Spécialiste de la messagerie express, du transport de courrier postal et de la location de véhicules avec chauffeur, Herbet quitte Angres pour Artoipole, où il investit 450K€ et prévoit la création de 10 emplois en trois ans.

• Spécialisé dans le transport de liquides alimentaires par citernes en France et en Europe, le groupe Comata investit 2M€ pour s'installer sur Artoipole.

• Les Transports Desauty ont également mobilisé 640K€ pour venir avec leurs 14 salariés sur Artoipole.

• La société perpignanaise Socafna, spécialisée dans le transport des fruits et légumes, les solutions logistiques de picking, de gestion de traçabilité et de cross-docking, se dote d'une nouvelle base logistique de 4.115m², dont 3.000m² de zone froide, sur un terrain de 3ha.

• Déjà installé sur Artoipole, le Belge Verduyn investit 2,2M€ pour s'agrandir

 

Sans oublier les projets de Soup'Idéale, EGS ou encore Fabriporc, déjà évoqués dans nos colonnes.

Source : Voix du Nord, 23/04 - Synthèse :

 

Agroalimentaire

L'INTERVIEW DU DIMANCHE

Francis Chantraine (Eaux de Saint-Amand) : « On est arrivé à ce que je ne voulais pas »

dimanche 22.04.2012, 05:02

Francis Chantraine a fait des Eaux minérales de Saint-Amand le quatrième groupe français.PHOTO «LA VOIX»

Les Eaux minérales sont sur le point de tomber dans l'escarcelle du groupe Alma, numéro trois français. Contre l'avis de leur ancien patron, Francis Chantraine, retraité de l'entreprise mais toujours président du conseil de surveillance. Entretien.

Comment s'est constitué le groupe des Eaux de Saint-Amand ?

 

« Il s'est constitué à partir du moment où nous avons racheté l'usine de Thermal au groupe Partouche, concurrent local. Mon sentiment était que si nous ne grossissions pas, nous étions morts ! Il y avait un enjeu à quadriller le territoire pour être au plus près de nos clients. Et j'ai perçu l'intérêt de développer le marché des marques de distribution, dont nous nous sommes fait une spécialité. Comme chaque distributeur voulait avoir son eau, cela nous a forcé à différentes acquisitions. Et comme nous avions chez nous un très bon staff, décision a été prise de développer le groupe à une autre échelle. Nous avons alors saisi les opportunités qui se présentaient, en particulier dans les eaux de montagne, et, fort de notre savoir-faire, avons donné un nouvel élan à ces usines... »

Comment s'est faite l'arrivée du groupe Alma ?

« Pour nous développer, nous avons dû faire entrer des fonds d'investissement dans le capital. Le groupe s'était lourdement endetté et ne pouvait plus distribuer de dividendes. Les actionnaires, lassés, se sont tournés vers le groupe Alma qui n'attendait que ça. Mais je me suis opposé, au motif qu'il s'agissait de notre concurrent numéro un. Il a fallu reprendre les parts de mes soeurs et le Crédit Agricole est entré en force dans le capital. Et la banque a échangé le remboursement de l'emprunt contre des actions. Je lui ai moi-même vendu les miennes. Mais les banquiers ne sont pas des industriels, et on est arrivé à ce que je ne voulais pas : que le groupe Alma entre dans le capital, même si notre famille détient la minorité de blocage. Outre les parts du Crédit Agricole, majoritaire, Alma reprendrait celles des fonds qui, c'est logique, veulent sortir. Mais l'histoire n'est pas finie... »

C'est-à-dire ?

« La direction de la concurrence et des prix mène une enquête pour vérifier que ne se constitue pas un monopole parce que derrière, sur le marché des marques de distribution, il ne reste plus grand monde. La grande distribution est d'ailleurs montée au créneau en disant : on n'a plus qu'un seul interlocuteur, les prix vont exploser... »

Comment expliquer que le chiffre d'affaires ait chuté de 20 M E ?

« À ma retraite, on a fait avec les actionnaires un mauvais choix de direction générale. Des opérations promotionnelles avec la grande distribution se sont révélées catastrophiques : on perdait de l'argent sur chaque bouteille ! J'avais alerté le Crédit Agricole du risque potentiel, mais il a fallu deux ans pour corriger le tir. Des boulettes ont aussi été commises à l'export, en Afrique, au Moyen-Orient. Nous avons aujourd'hui un nouveau directeur général, qui est très bien. » •

PAR BERNARD DÉFONTAINE

La Voix du Nord

 

Pêche

ON EN PARLE

Ferme Aquanord à Gravelines : trois millions de bars vaccinés un à un !

dimanche 22.04.2012, 05:02

La campagne vise à lutter contre une bactérie qui provoque la mort des bars. PHOTO JEAN-CHARLES BAYON

Les affaires vont mieux, chez Aquanord à Gravelines. Sortie du redressement judiciaire depuis juillet (lire ci-dessous), la ferme aquacole spécialisée dans l'élevage de bars et de daurades a pu, « grâce à un soutien local important », dixit son directeur, Pierre Siou, relancer ses investissements, et surtout, démarrer une campagne impressionnante : la vaccination de trois millions de bars.

Vibriose. Derrière ce nom barbare se cache une maladie provoquée par une bactérie (la vibrio parahaemolyticus), qui affecte et provoque le décès des coquillages, des crevettes et des poissons, notamment les bars comme ceux qui sont élevés à Aquanord. Seul moyen pour la combattre : la vaccination. « Avec l'aide de deux laboratoires et de vétérinaires, nous avons créé un "auto-vaccin", explique Pierre Siou. Deux formes d'injection sont pratiquées : la première à l'écloserie marine, où l'on mélange le vaccin à l'eau de mer pour les alevins d'un gramme. Ensuite, nous procédons à un rappel environ trois mois plus tard, une fois que les poissons vaccinés ont atteint un poids de 50 grammes. » Petite précision concernant ce rappel : contrairement à la première injection, faite par mélange avec l'eau de mer, il se pratique, comme pour l'humain, en piquant les bars un par un ! « La maladie apparaît généralement au printemps avec la hausse des températures, puis à la fin de l'été avec leur baisse, ce qui explique le lancement de la campagne de vaccination à cette époque. Une fois le rappel effectué, le vaccin a une durée d'efficacité comprise entre trois et six mois », explique Pierre Siou. Et au bout de cette durée, les poissons ont atteint un âge et un poids qui les mettent définitivement à l'abri de la bactérie.

Concernant l'actuelle campagne de rappel, la tâche, titanesque, a été confiée à Salmovac, société spécialisée basée en Écosse. Débutée il y a six semaines, elle s'est achevée ce week-end. Cinq spécialistes ont travaillé chaque jour, de 8 h à 17 h, avec une pause d'une heure le midi. « Ils piquent environ 70 000 bars par jour à un endroit bien précis, avec un pistolet doseur », reprend Pierre Siou, tout en montrant un compteur qui, vers 15 h 20 mercredi, affichait déjà un nombre de plus de 53 000 bars vaccinés depuis le matin !

Et de commenter la technique utilisée : « Un système de pompe vient chercher les bars dans les bassins. Ensuite, les poissons passent dans une cuve où se trouve un produit anesthésique. Une fois vaccinés à la sortie de cette cuve, les bars sont replongés dans les bassins, ce qui provoque leur réveil immédiat. » Une opération effectuée 70 000 fois par jour par les cinq spécialistes de Salmovac, qui sont rémunérés au nombre de poissons vaccinés ! « Plus ils en font, plus ils gagnent de l'argent », résume Pierre Siou, sans préciser le coût unitaire de la vaccination. Un travail répétitif qui, à l'image de Charlie Chaplin dans Les Temps modernes, aurait de quoi rendre fou plus d'un humain ! « Ces spécialistes sont sollicités un peu partout dans le monde et sont rarement chez eux. Ce travail étant en plus très épuisant, ils le font rarement longtemps, quelques années pas plus », souligne Pierre Siou, qui annonce le retour de cette même équipe en juin pour une deuxième campagne de vaccination. •

PAR OLIVIER DUFOURG

La Voix du Nord

Services aux entreprises

Artois : Adrianor double sa surface et crée une usine pilote

lundi 23.04.2012, 05:02

Les travaux seront lancés en septembre et devraient être achevés avant la fin 2013. L'objectif est de devenir une référence nationale.

Vous avez décidé de devenir leader mondial du gratin de chou fleur en développant de manière industrielle la recette léguée par bonne-maman  ? Pas de problème. Adrianor, le centre de recherche et de développement de la CUA vous aidera à élaborer le produit, développer le process industriel, calculer les dates de péremption, choisir le conditionnement, former votre personnel à l'hygiène et la sécurité alimentaire, recueillir l'avis des consommateurs...

Créé en 1988 par feu le District, Adrianor a accompagné à ce jour quatre cent quarante et une entreprises de la région et formé 8 500 stagiaires.

 

Avec l'ambition de devenir cette fois une référence nationale, Adrianor va bientôt doubler sa surface (1 900 m²) et créer une halle technique. Sorte d'usine pilote, cet outil permettra aux créateurs de fabriquer des pré séries industrielles de leur nouveau produit et de le tester ainsi, en toute sécurité, avant de s'engager financièrement. Dimension de l'outil industriel nécessaire, anticipation des difficultés à résoudre en matière de sécurité alimentaire, accueil par les consommateurs... Tout sera testé en conditions réelles. Ou presque.

Une formation universitaire

Les travaux, qui représentent un investissement de 4,5 ME (dont 1,5 ME pour le seul matériel) seront lancés en septembre et devraient être achevés avant la fin de l'année 2013. La communauté urbaine, qui assure la maîtrise d'oeuvre, a obtenu des financements de l'État, l'Europe, la Région et le Département.

Cette extension permettra aussi de renforcer le master « technologies alimentaires avancées » délivré par l'université d'Artois et son UFR des sciences Jean-Perrin de Lens, en collaboration avec Adrianor. Cette formation réputée a vu passer jusqu'à présent 175 étudiants.

Dans un second temps, la CUA prévoit d'implanter d'autres structures oeuvrant dans la recherche, le développement et l'innovation autour d'Adrianor, ainsi que des pépinières et autres hôtels d'entreprises.

F. T.

La Voix du Nord

EXTENSIONS ET IMPLANTATIONS

On jouera bientôt l'acte III d'Artoipole et sur Actiparc, la salle se remplit...

lundi 23.04.2012, 05:02

Artoipole I et II hébergent cinquante-sept entreprises et leurs 2330 salariés. PHOTO AÉRIENNE PHILIPPE FRUITIER

Même si l'économie se la joue tragédie, en ce moment, « L'Arrageois reste attractif » entonnent d'une même voix Philippe Rapeneau, président de la communauté urbaine d'Arras, et Patrice Joosep, son directeur du développement économique : 34 ME investis et 130 emplois créés dans les trois ans. Tournée des projets en cours, dans les zones d'activités...

Créées à partir de 1992, les zones Artoipole I et II sont aujourd'hui pleines. Elles accueillent 57 entreprises (dont 15 à capitaux étrangers), dans les domaines de la logistique (16), l'agroalimentaire (13), la métallurgie (7) et le reste dans des secteurs aussi variés que l'imprimerie, les couches-culottes, les boites isothermes, la plasturgie ou les travaux publics. « Nous commençons à réfléchir à Artoipole III, confie Philippe Rapeneau, Nous pourrions aménager l'espace entre l'usine Häagen Dazs et Artoipole I ». Mais avant cela, neuf projets sont en train de prendre forme sur Artoipole...

> Comata.- Spécialiste du transport de liquides alimentaires en citerne, Comata délocalise son siège social depuis la région parisienne avec ses 90 salariés, dont 75 chauffeurs routiers. Investissement de 2 ME et cinq créations d'emploi, mais c'est surtout le service nouveau apporté aux entreprises agroalimentaires de la zone qui intéresse dans cette implantation.

> Verduyn.- Installée depuis 2010 à Artoipole, cette société belge de conditionnement de légumes s'agrandit et investit 2,2 M E. Elle transfère six emplois de Lomme et en créera quatre dans les deux ans. Elle cherche également à négocier de nouveaux contrats de culture avec des agriculteurs nordistes (carottes, choux de Bruxelles, navets, céleris, etc.).

> Soup'Idéale.- La marque se lance dans la soupe en brick UHT. Elle investit 6 ME et recrute vingt salariés en CDI (actuellement).

> EGS.- Société de découpe de poisson après décongélation, elle a mis au point un procédé innovant de sachets micro-ondables afin de transformer des produits surgelés en produits réfrigérés. Quinze créations d'emploi dans les trois ans et 300 000 E d'investissement.

> Fabriporc.- Cet atelier de charcuterie arrive de Lomme. Séduit par les services disponibles en Artois (transports, chaudronnerie, Adrianor, etc.) et la situation géographique. Huit créations d'emploi à trois ans et 800 000 E investis.

Sur Actiparc

> Fishcut.- Cette entreprise norvégienne actuellement en location à Artoipole, devient propriétaire sur Actiparc et crée 20 emplois en plus des 55 existants. •

PAR FRANÇOISE TOURBE

 



25/04/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 8 autres membres